Ces bons mots sont fréquents dans ses écrits, mais ce sont vraiment des bons mots, c’est-à-dire sans méchanceté et qui ne déchirent ni ne calomnient personne. Il ne faut pas être trop sévère, d’ailleurs, pour les journalistes dont on dit : qu’ils sont toujours prêts à sacrifier un ami à un de ces bons mots. Il y a dans le labeur qui consiste à amuser, coûte que coûte, un public blasé, une fatalité à laquelle on ne se soustrait pas aisément, dans les applaudissements de ce public une ivresse à laquelle les meilleurs ne résistent pas ; mais c’est une raison de plus pour honorer ceux qui savent tenir bon contre cette griserie, ne pas céder aux entraînements de la situation, exciter l’intérêt, recueillir l’approbation de la foule sans avoir jamais coûté une larme à ceux qu’ils aiment, causé un dommage aux objets de leurs respects. Dans son énorme production, Claretie ne s’est jamais départi de ces principes.
Les amitiés dévouées dont nous parlons plus haut, il les doit sans doute à son humeur ouverte, affable et pour tous bienveillante, mais bien plus encore à l’élévation de ses sentiments. Il est de ceux dont on sent le cœur vibrer à toute idée noble et généreuse ; on peut être sé-