l’heure de se dépenser sans compter dans le métier ingrat dont il est un des maîtres.
« Voilà notre sort, à nous qui fabriquons les autres, dit le vieux Ramel, un des personnages du roman de Claretie : on nous dispute le droit de produire des œuvres profondes, parce que nos canevas, nous les écrivons gaiement et sans façon. »
Sans façon, voilà bien ce que Jules Claretie voudrait être. Il hait la pose et l’affectation, dans le style comme dans la vie.
« Le style, nous disait-il, c’est la clarté. Je voudrais qu’il fût clair comme une vitre laissant entrer le jour, ou comme une eau de source. L’eau claire rafraîchit ; l’essence trop concentrée donne la migraine. La vraie couleur, c’est la lumière !
Du reste, il s’est peint lui-même, avec une franchise aimable, dans une notice sous forme de lettre accompagnant un portrait de lui gravé à la pointe sèche par Mlle Abbema (2e livraison des Croquis Contemporains.) Cette confession vaut peut-être la peine d’être citée. C’est un document, comme ils disent :
Faire avec plaisir et honnêtement un travail qui vous plaît, écrivait Claretie, c’est le bonheur tout sim-