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DE SAINTE-RADÉGONDE AU PONT JOUBERT.

pensionnat de jeunes demoiselles et une école de charité pour les petites filles.

C’est en 1630 que Marie Lumague, veuve du chevalier François de Pollalion, conseiller du roi, jeta les premiers fondements de la communauté de la Providence, dont celle de l’Union-Chrétienne dérive immédiatement.

En effet, transférée de Lyon à Charonne, près Paris, la Providence fut dirigée par saint Vincent de Paul, qui proposa à quelques pieuses filles de cette communauté de s’associer d’une manière plus intime, dans le but d’atteindre une perfection plus grande.

C’est de cet acte, de cette déclaration insérée dans la préface des règles et constitutions de cet Institut, qu’il prit le titre d'Union-Chrétienne.

Gouvernée par de saintes filles, cette association, bénie déjà par l’homme de Dieu dont le nom est si cher à la chrétienté, protégée par Louis XIV, par de puissants seigneurs, par de pieux prélats, fit de grands progrès, et compta bientôt des maisons dans un grand nombre de villes de France.

Poitiers fut l’une des premières dans lesquelles l’institut se développa et où il atteignit jusque dans ces derniers temps par des succès mérités le but que se proposaient ses fondateurs.

N’allons pas plus loin : suivons à droite la rue Sainte-Radégonde, et jetons un dernier regard sur l’église cathédrale. Déplorons l’inspiration mauvaise qui l’a si disgracieusement encombrée de ce côté, en y élevant une maison curiale, fort commode assurément pour le pasteur, mais fort incommode pour le temple, et suivons la première rue à droite, en passant devant ce portail du XVIe siècle, qui offre à vos yeux son ogive prétentieuse : c’est la triste rue Barbate, au milieu de laquelle se trouve une école communale gratuite tenue par les Frères des Écoles chrétiennes.

En face de la rue Barbate, à son extrémité, vous verrez un des rares échantillons des vieilles maisons du vieux Poitiers, avec ses étages surplombant, avec son toit aigu ; le tout soutenu par des bois debout recou-