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LE JARDIN PARFUMÉ

pondit avec des mots doux et bienveillants ; ils causèrent ainsi quelque temps, mais bientôt la belle orgueilleuse se sentit toute tremblante et intimidée devant lui. Et Meslem, pensant que le moment était venu d’agir amoureusement, lui dit alors :

Lève-toi, viens vers moi et ne crains plus,
Je me donne à toi tout entier.
Viens que je te couche à la renverse sur ces coussins,
Ou bien, si tu l’aimes mieux, sur mon lit brillant ;
Si tu le veux, mets-toi sur le ventre,
Ou bien incline ta tête et tes bras vers la terre, comme les Musulmans,
Veux-tu que nous soyons à côté l’un de l’autre, jambes contre jambes,
Viens, et je te rendrai heureuse de toutes ces manières ensemble.

— Ah ! mon prophète ! mon dieu ! s’écria tout à coup Banny Tzamime ; prends-moi, fais de mon corps ce que tu voudras, je t’appartiens.

Meslem se précipite aussitôt dans ses bras ouverts et jouit d’elle quatre fois de suite. Après elle sort de la tente, elle va trouver ses serviteurs qui lui demandent ce qu’elle a vu et ce qu’elle pense.