Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
42
LE PARFUM DES PRAIRIES

plus rares et tu t’introduiras à l’intérieur ; continue encore à brûler l’ambre et à répandre les essences ; fais couler à profusion l’eau de rose et de jasmin ; ferme les ouvertures afin que les odeurs se concentrent ; étends-toi sur les coussins et fais entrer la femme qui veut te voir. Alors reste seul avec elle et éloigne les yeux de ta retraite. Quand vous serez ainsi tous deux ensemble, les odeurs délicieuses que tu auras répandues montant au cerveau de la curieuse, elle ne tardera pas à perdre l’esprit, ses os craqueront et le plus grand désir de jouissance s’emparera d’elle. Lorsque tu la verras dans cet état, dis-lui que tu l’aimes, que tu veux la posséder. Si elle te laisse faire, ne crains plus rien d’elle : tu seras éloigné du mal qu’elle te veut et de la haine de ceux qui la suivent.

— Merci, dit alors le menteur, je profiterai de tes avis, et si je réussis, sois assuré de ma reconnaissance éternelle.

Il fit faire tout suivant les conseils du vieux rusé et lorsque Banny Tzamime arriva avec sa troupe, elle fut seule admise en présence de Meslem.

Aux premières paroles de sa visiteuse, il ré-