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ATTAR EL ARAOUD,
À LA MAURESQUE NEFISSAH
I
Rébus des peuples morts, logogryphes des stèles,
Vous nous rappelez l’homme et consacrez le laid.
Mais, ô Maure fervent ! où passe ton stylet,
La fleur s’épanouit en vivantes dentelles.
Ta phrase est un parterre où danse la houri ;
Le mot luxuriant en corbeille s’étale ;
La lettre monte en jet, le point s’ouvre en pétale,
L’alinéa se perd en un sentier fleuri.
Tes selams sont pour moi de lisibles féeries ;
Mon cœur savait, devant que la tête y pensât,
Que le manuscrit d’or traduit par Nefissah
Devait s’intituler Le Parfum des Prairies.
Tout n’est-il point parfum dans le pays des fleurs ?
Toi-même n’es-tu pas, dans ce pays, ô femme,
Et la fleur de la chair, et l’arôme de l’âme,
Et la gamme des sons, et l’iris des couleurs ?
Le jardin parfumé.
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