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Lisez-vous Le Mercure ?

BALIVEAU

Jamais.

FRANCALEU

Tant pis, morbleu ! Tant pis ! Bonne lecture ! [470]

Lisez celui du mois ; vous y verrez encor,

Comme aux dépens d'un fou, je m'y donne l'essor.

Je ne sais pas qui c'est ; mais le benêt s'abuse,

Jusque-là qu'il me nomme une dixième muse,

Et qu'il me veut, pour femme, avoir absolument. [475]

Moi j'ai, par un sonnet, riposté galamment.

Je goûte à ce commerce un plaisir incroyable !

Et vous ne trouvez pas l'aventure impayable ?

BALIVEAU

Ma foi, je n'aime point que vous ayez donné

Dans un goût pour lequel vous étiez si peu né. [480]

Vous, poète ! Eh ! Bon Dieu, depuis quand ? Vous !

FRANCALEU

Moi-même.

Je ne saurais vous dire au juste le quantième.

Dans ma tête, un beau jour, ce talent se trouva ;

Et j'avais cinquante ans quand cela m'arriva.

Enfin je veux, chez moi, que tout chante et tout rie. [485]

L'âge avance et le goût avec l'âge varie.

Je ne saurais fixer le temps ni les désirs ;

Mais je fixe du moins chez moi tous les plaisirs.

Aujourd'hui nous jouons une pièce excellente ;

J'en suis l'auteur. Elle a pour titre : L'indolente . [490]

Ridicule jamais ne fut si bien daubé ;

Et vous êtes, pour rire, on ne peut mieux tombé.

BALIVEAU

Ne comptez pas sur moi. J'ai quelque affaire en tête,

Qui ne ferait chez vous de moi qu'un trouble-fête.

FRANCALEU

Et quelle affaire encore ?

BALIVEAU

Un diable de neveu [495]

Me fait, par ses écarts, mourir à petit feu.

C'est un garçon d'esprit, d'assez belle apparence,

De qui j'avais conçu la plus haute esp