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consul qui avait sur le cœur les plaisanteries du général sur les Grecs modernes.

Le dîner de lord H… ne laissa rien à désirer. Il eut presque le charme d’une réunion intime. À part l’amphytrion, lady H… et sa dame de compagnie, l’aide de camp et le secrétaire du gouverneur, il n’y avait que les cinq invités français autour de la table vice-royale.

On causa beaucoup de l’opéra en vogue, des dernières courses d’Epsom et de Longchamps, des livres nouveaux, des célébrités du moment, de tout ce qui intéresse si vivement les gens du monde affranchis des préoccupations de la vie ordinaire et se passionnant par cela même pour les choses qui servent à les distraire.

À dix heures précises, un domestique vint annoncer que les neuf palanquins commandés étaient prêts et attendaient à l’hôtel la présence de Leurs Excellences.

— Je ne vous ai pas manqué de parole, dit en souriant le gouverneur, et, en agissant ainsi, j’ai travaillé contre moi-même ; car si je n’avais consulté que ma convenance, je n’aurais pas réuni les équipes de coolies destinées à vous transporter dans le chef-lieu des établissements français. Il me reste à vous souhaiter un rapide et heureux voyage, et à vous remercier de m’avoir consacré cette soirée.

Après avoir échangé avec lord et lady H… les compliments d’usage, nous nous rendîmes à notre hôtel devant lequel stationnaient neuf palanquins, armés