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sionnaires de l’administration britannique, étalant tout ce que le luxe peut produire de plus excentrique. Couchés plutôt qu’assis dans des chars dorés, aux roues d’argent massif, six ou huit chevaux de race maintenus par des rênes de soie et d’or les entraînaient à travers la foule des équipages.

Quelques-uns, précédés de coureurs aux bâtons d’argent, étaient suivis d’un peloton de cavaliers montés sur des chevaux richement harnachés et couverts d’armures éclatantes marquées au sceau de leurs souverains in partibus. On admire ce déploiement de richesses, mais on ne peut s’empêcher de prendre en pitié ces jeunes hommes qui oublient si vite que ce n’est que par tolérance qu’ils portent le titre de roi et que leurs royaumes appartiennent à d’autres.

Nous avions vu en détail le palais du gouverneur dans la visite que nous lui avions faite ; il nous restait à voir la cathédrale de Saint-Georges, et, dans un faubourg de Madras, bâtie au sommet d’une colline, la chapelle élevée à la mémoire de saint Thomas, sur le lieu même, assure la tradition, où cet apôtre subit le martyre.

Il paraît à peu près établi que le disciple de Jésus-Christ vint dans cette partie de l’Inde, après la mort de son maître, pour y prêcher la foi nouvelle et, qu’il fut mis à mort en un lieu désigné sous le nom de Meillapour, s’il faut en croire les chrétiens que les Portugais