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des gens pratiques et prévoyants, en ont fait le Gibraltar de la mer Rouge.

— Ces Anglais, on les retrouve partout, dit alors le général. On m’a raconté, qu’il y a une trentaine d’années, ils sollicitèrent de l’iman l’autorisation d’établir sur le rivage un dépôt de charbon : elle leur fut accordée : peu à peu, ils entourèrent leur dépôt de palissades ; ils y amenèrent des troupes et de l’artillerie, et, depuis, on n’a jamais pu les déloger.

— C’est la vérité, et elle justifie, une fois de plus, la morale de la fable :

Laissez-leur prendre un pied chez vous,
Ils en auront bientôt pris quatre.


Mais les Anglais, on doit leur rendre cette justice, grâce à leur esprit d’entreprise, ont fait beaucoup pour la civilisation, et, tout en ouvrant des débouchés nouveaux à leur commerce, ils ont montré des voies nouvelles à l’initiative de la vieille Europe.

— Je ne les déteste pas, dit à son tour le consul, parce qu’ils ont contribué à l’indépendance de la Grèce et surtout parce que ce sont, en général, de parfaits gentlemen ; mais ils auraient pu choisir un autre point qu’Aden. Pour moi, la vue de cette abomination a rendu nécessaire une pointe à Ceylan qu’on nomme justement le paradis terrestre. C’est là que je compte me retremper.