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Il n’y avait, à bord de l’immense steamer, qui jaugeait trois mille tonneaux, je crois, que quatre cabines de ce genre. J’ai à peine besoin d’ajouter que je fus, pendant toute la traversée, l’objet de très-nombreuses sollicitations de la part des gentlemen et ladies qui ne cessèrent de me demander l’autorisation de se servir de ma baignoire, autorisation que je ne refusai jamais, d’où résulta pour moi cette singulière situation d’un homme mis constamment à la porte de ses lares.

Mais la nuit m’appartenait tout entière. Je me baignais dès le point du jour, je me baignais encore le soir, avant de me coucher ; je trouvais même le moyen, avant le dîner, de me plonger deux ou trois minutes dans l’onde amère, et, malgré la tiédeur de l’eau, pour ne pas dire plus, cette ablution suffisait pour me tenir dans de bonnes conditions hygiéniques.

Dès la première soirée, je trouvai l’amiral de Verninac en conversation fort animée avec deux messieurs. La conversation avait lieu en français : l’amiral me fit signe d’approcher et me présenta deux de nos compatriotes, l’un était M. G… nommé consul de France à Maurice, qui se rendait à son poste et devait nous quitter à Aden pour s’embarquer sur un autre paquebot ; l’autre, le général F… qui quittait le service persan.

F… avait quarante-deux ans à peu près ; il avait fait partie des sous-officiers envoyés au shah, sur la demande de ce souverain, par le roi Louis-Philippe, afin d’in-