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pérament, et rien ne laissait prévoir une fin si précoce.

J’ai hâte de m’arracher à ce souvenir douloureux. À peine les voyageurs de la malle eurent-ils pris leur repas au Caire que tout le monde se prépara pour le départ. Le service du courrier anglais n’ayant pas à craindre, à cette époque, la concurrence que lui fait aujourd’hui la compagnie des messageries maritimes, était un monopole entre les mains de la société qui l’exploitait ; elle n’en a été dépossédée que par le percement de l’isthme de Suez et la construction d’une voie ferrée.

La société payait une lourde redevance au vice-roi d’Égypte, dont elle traversait le territoire, mais celui-ci tirait d’elle de très-gros profits. Entre autres choses, la société, ayant établi des écuries sur toute la longueur du désert, et ces écuries étant placées à trois ou quatre kilomètres l’une de l’autre, le vice-roi faisait fournir les attelages nécessaires. On n’y employait pas moins, m’a-t-on assuré, de 1800 chevaux. Le prix de la traversée du désert était de 250 francs, et on accomplissait cette traversée en moins de dix-huit heures.

Le voyage de l’Inde coûtait donc beaucoup plus cher en 1852 qu’il ne coûte actuellement. Je me rappelle avoir payé 120 livres (3000 fr.) pour aller du Caire à Madras. Le voyage se faisait très-rapidement, mais il