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intérieurs, il est d’une élégance et d’une grâce exquises.

À voir les Égyptiennes se promener à pied ou en voiture dans les rues, allant au bain ou en revenant, on passe à côté d’elles sans que le regard se détourne. Ensevelies dans une lourde houppelande à capuchon, qui les enveloppe des pieds à la tête, et dissimule absolument leur taille, elles ont toutes l’air de vieilles femmes, et leur démarche un peu traînante entretient l’illusion mensongère.

Aussi, sauf de nouveaux débarqués, étourdis à l’aspect de ces monuments vivants qui marchent devant eux, personne n’y fait attention. Dans le harem, c’est autre chose. Lorsque les esclaves ont fait tomber l’enveloppe disgracieuse, c’est souvent une jeune femme d’une beauté resplendissante qui sort de la chrysalide.

Évidemment, cette houppelande si laide est de l’invention de quelque mari jaloux. Les mahométans sont plus forts qu’on ne croit, et ils sont bien certains qu’ainsi accoutrées leurs femmes n’exciteront chez les hommes aucun coupable dessein.

Les femmes de Sadyck étaient toutes vêtues, sauf les couleurs, d’un costume identique : une fine chemisette de batiste, un corset de soie, un pantalon à la turque également en soie, les pieds dans des babouches rouges brodées d’or ; les unes ayant sur la tête le bonnet si gra-