Page:Chauvet - L Inde française.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE VII

UNE VIEILLE CONNAISSANCE


Je ne veux point quitter le Caire sans mentionner un autre dîner qui m’y fut offert et qui me permit de pénétrer plus avant qu’un Européen ne peut le faire dans les mystères de la vie orientale.

Me trouvant un soir devant l’un des cafés établis sous des tentes, sur l’un des côtés de la place de l’El-Békiéyek, le côté qui fait face au quartier franc, à l’heure de la promenade, je me reposais de la chaleur du jour en aspirant les bouffées de brise fraîche qui commençaient à venir du Nil, et, tout en prenant lentement un sorbet, je regardais passer la file des voitures qui, au commencement de la soirée, fait ressembler ce côté de l’immense place à nos Champs-Élysées.

Toutes ces voitures bariolées de couleurs voyantes ou dorées, d’une légèreté extrême, attelées de petits chevaux très-vifs, se succédaient sans interruption ; quelques-unes promenaient des pachas nonchalamment assis sur