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de ruse avec l’animal le plus terrible de la terre lorsqu’il est excité, menacé de voir une avalanche de ces monstrueux quadrupèdes fondre sur vous avec la rapidité de la foudre.

Une pareille chasse ne peut être pratiquée que par des chasseurs émérites, très-expérimentés et très-prévoyants, qui savent se ménager un refuge sur un arbre aux longs rameaux et au tronc assez solide pour que les trompes de ses adversaires ne le déracinent point. Elle serait mortelle pour des amateurs qui, se fiant uniquement sur leur courage, se verraient bientôt entourés et mis en pièces.

La course aux éléphants la plus commune, celle à laquelle nous nous livrâmes, n’est sans doute pas sans péril, mais le péril est moindre que par l’attaque directe, et les plus novices s’en tirent à leur honneur. Tantôt on produit un défoncement du sol qu’on recouvre de branchages et dans lequel vient donner l’éléphant, tantôt le traquenard ou kraal est préparé pour une bande entière.

Un vaste enclos fermé d’un côté par des barricades de bananiers et de cocotiers présente à son entrée une sorte de défilé au bout duquel on place des femelles apprivoisées. Les batteurs font lever une bande d’éléphants sauvages ; ils les cernent autant que faire se peut en dirigeant leur marche vers l’enclos ; ils les effrayent avec des feux devant lesquels recule le troupeau.