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Mon parti fut bientôt pris. Je demandai au gouverneur l’autorisation de faire le voyage, et je me mis en route vers le royaume du Tanjaour. Un bâtiment de commerce me conduisit à Karikal, et un palanquin me porta jusqu’à Tanjore en deux nuits.

Les estafettes du thassildar avaient signalé mon arrivée, car je trouvai le haut dignitaire qui m’attendait à l’une des portes de la ville avec une escorte d’honneur. Je pénétrai dans la capitale au bruit des tambours et des fanfares, et je fus conduit à la résidence qui m’était destinée par le roi et dans laquelle le ministre voulut m’installer lui-même.

Avant d’aller plus loin, j’ai le devoir de constater les enchantements de l’hospitalité accordée par le rajah aux étrangers qui le visitent. Il m’a été impossible de trouver un seul instant en défaut la prévoyance et la sollicitude de mon hôte invisible.

Il a fait construire, tout près de la résidence royale, un magnifique palais, dont le marbre et l’or forment l’ornementation. À l’intérieur, l’œil se complaît à admirer des raretés de toute sorte, des objets d’art et un luxe de meubles européens très-bien entendu.

La table ne laisse pas plus à désirer que le logement. Elle est servie à toutes les heures du jour, non pas à l’anglaise comme on pourrait s’y attendre, mais à la française, ce qui est une preuve de goût de la part du rajah.