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comme une étroite obligation imposée aux fidèles. C’est une mesure d’hygiène populaire sous l’apparence d’une prescription religieuse.

L’immense emplacement contient de nombreuses constructions affectées à la famille brahmanique des desservants et aux innombrables serviteurs attachés au culte.

Quoique la pagode de Villeneur soit loin d’avoir la réputation de sainteté de celle de Jaggernaut, ses fêtes sont très-suivies. On y vient du territoire anglais. Les autorités sont convoquées d’ordinaire, et j’ai eu la bonne fortune d’y assister plusieurs fois en compagnie du gouverneur et des hauts fonctionnaires de Pondichéry.

Le personnel artistique de la pagode vint au-devant de nous pour nous faire honneur. Il se compose en particulier de porteurs de gigantesques trompettes en cuivre. Celles qui firent tomber les murs de Jéricho n’avaient certes pas cette effroyable dimension ni des sons aussi effrayants.

Les abords du temple étaient garnis d’une affreuse et complète exhibition des infirmités et des folies humaines. La cour des Miracles n’a jamais, à coup sûr, rien offert de plus hideux.

Des squelettes vivants gisaient sur le sol, où s’étalaient toutes les formes de la lèpre, l’éléphantiasis avec ses pieds monstrueux, le lupus aux chairs livides et