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retourna en France où il demanda et obtint, par l’intermédiaire de son beau-frère et de ses amis, d’être envoyé à Pondichéry en qualité de premier commis des domaines. Il occupa plus tard les fonctions de directeur ; l’excellent garçon est mort, il y a peu d’années, en revenant d’un congé passé en France.

Ce viveur, ce prodigue, ce joueur effréné possédait un cœur d’or. Il se mit à adorer sa femme puis, devenu veuf, sur les prières instantes de ses parents qui étaient millionnaires, il amena à Paris ses six enfants dont la famille voulait se charger. Mais, au moment de repartir seul pour l’Inde, la force de se séparer de ses enfants lui manque et il les ramena tous avec lui vers le pays où ils étaient nés et où il passait son temps à les manger de caresses.

Ceux qui se souviennent de L… pensent de lui à coup sûr que ce fut un original ; mais ils ajouteront qu’il avait conservé toutes les qualités des défauts avec lesquels il avait si complètement rompu lors de sa déconfiture. Il était généreux, serviable, honnête, dévoué à ses amis et il se montra toujours père de famille exemplaire.