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vent qu’un prétexte pour cacher ce qu’il serait malséant d’offrir en public. Je suis porté à croire qu’il y a du vrai dans cette affirmation ; cependant, il ne faudrait pas y ajouter une foi trop absolue.

Ce qui rend la relâche à Malte fort agréable aux personnes économes, c’est le prix médiocre de certains objets. J’ignore si ce prix s’est relevé depuis le court séjour que je fis dans l’île en 1852 et en 1854, mais j’y fis emplette de plusieurs douzaines de chemises taillées dans une étoffe convenable, brodées et fort bien faites, au prix vraiment extraordinaire de 2 fr. 50 la pièce.

Beaucoup d’autres objets, ceux qui tiennent au vêtement surtout, présentent un bon marché analogue. Les ouvriers et les ouvrières travaillent vite et bien ; et le mince bénéfice qui résulte de la modicité des prix parait suffire à leur ambition. En résumé, tous les produits manufacturés ou naturels sont à bon marché.

Ce bon marché ne peut s’expliquer que par ce fait que Malte étant resté port franc, les mouvements de l’importation et de l’exportation se trouvent libres de toute redevance, et que les prix s’y maintiennent à un tarif peu élevé.

Malgré ces avantages, l’élément féminin de la population maltaise ne m’a pas paru doué d’un amour de la patrie bien ardent ; car, lorsque, le soir venu, nous regagnâmes notre paquebot, nous trouvâmes sa cargaison augmentée d’une vingtaine de charmantes indi-