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rieuses rêveries qu’il transformait en innombrables volumes.

Ces volumes manuscrits ne verront jamais le jour sans doute, et c’est vraiment dommage ; à défaut d’autre mérite, ils ont probablement celui de l’originalité, leur auteur ayant enfanté, dans ses longues heures de loisir, une religion nouvelle et consigné par écrit toutes les combinaisons auxquelles sont soumises les innovations de ce genre.

Il y avait en même temps à Pondichéry un brave homme qui était venu dans l’Inde à la suite d’une burlesque aventure. Il était parmi nous depuis quelques mois et faisait partie de la gamelle.

C’était un négociant établi à Paris qui, un soir, au spectacle, se prit de querelle avec un capitaine de Marseille. Tous les deux avaient mauvaise tête, de sorte que l’affaire ne put être arrangée.

On se rendit au bois de Vincennes, le matin à la première heure ; on se mit en garde et le capitaine marchand tomba. Le négociant ramassa ses habits, revint à Paris, entassa dans une malle tout ce qui lui tomba sous la main en linge et en vêtements, prit le premier train partant pour Marseille, monta sur un paquebot qui chauffait et arriva en quelques jours à Alexandrie.

Ne se trouvant pas assez loin du théâtre du meurtre, il traversa l’Égypte et s’embarqua à Suez sur le steamer