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Rhodes ou de Malte, et entassant dans leur cathédrale, où ils élisaient le grand maître, leurs armures, leurs trophées et leurs bannières aux couleurs éclatantes.

Tous les habitants sont livrés à l’horticulture, à l’exception de la garnison et des fonctionnaires anglais, des intermédiaires et des hommes de peine. Ces derniers portent les fardeaux du port dans le haut de la ville et aident au chargement et au déchargement des navires.

Les producteurs et les commissionnaires n’ont à eux tous qu’une seule branche de profit : la récolte et l’expédition des oranges et des mandarines qui constituent la richesse de l’île. Les oranges sont loin de valoir celles des Baléares ; mais les mandarines sont exquises, et leur culture emploie un grand nombre de bras.

Il existe, à Malte, des maisons de commerce qui entretiennent un personnel nombreux, et ne traitent absolument que la mandarine. Les boîtes qui arrivent à Paris, à des époques périodiques, et qui contiennent six, douze ou vingt-cinq mandarines, viennent presque toutes de Malte.

On rencontre dans les rues de la Valette des milliers de jeunes filles au minois provoquant portant sur leurs têtes une large corbeille pleine de mandarines et de grenades. Elles sont fort jolies pour la plupart et rappellent par les traits et par la démarche les Manolas espagnoles.

La chronique affirme que ces marchandes vendent autre chose que des fruits, que la corbeille n’est sou-