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ne serait resté vivant dans cet immense empire.

La haine des Hindous contre la morgue musulmane a sauvé la conquête britannique. Pas un brahme n’a fait un geste pour déchaîner le torrent, car servage pour servage, la population autochtone a préféré la domination civilisée venue d’Europe à l’arbitraire cruel et barbare venu d’Asie.

Cependant, si réelle que soit l’antipathie, elle n’empêche pas les Indiens de prendre part aux plaisirs qu’entrainent les fêtes des Yamsays. Celui pour lequel ils affectent une préférence marquée est sans contredit le spectacle qui se tient, pendant les huit jours consacrés, sur la place du Gouvernement, à Pondichéry.

Les proportions grandioses de cette place se prêtent admirablement à l’édification d’une colossale baraque sur laquelle, à trois ou quatre mètres de hauteur, s’étale une scène d’une largeur démesurée.

Là, des acteurs improvisés pour la plupart, costumés de vêtements aux couleurs éclatantes, viennent parader successivement. On parle, on chante, on danse sur cette scène où se joue un drame dont l’intrigue, commencée le premier jour, ne se dénoue qu’au dernier.

Les assistants serrés forment, devant ce spectacle aussi varié que peu compréhensible, une barrière infranchissable. La population arrive sur la place avec un matériel de campement et des vivres. Hommes,