Page:Chauvet - L Inde française.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.

partie de l’Inde s’entremêlent et produisent l’effet d’un jeu de dames dont les cases blanches représenteraient les districts anglais et les cases noires les districts français.

Je reviendrai sur ce singulier mélange des deux nationalités. Pour le moment, j’ai hâte d’arriver au terme de ce long voyage et d’entrer dans la ville que les traités de 1815 ont daigné nous conserver au sud de la grande presqu’île qui, il y a un peu plus d’un siècle, nous a presque entièrement appartenu.

L’ordonnateur de nos établissements, gouverneur par intérim, était tenu au courant de notre marche par des coureurs appostés qui se relayaient de distance en distance et transmettaient la nouvelle de notre prochaine arrivée, de sorte qu’au moment où nous pénétrâmes dans la ville, vers sept heures du matin, les deux canons qu’il nous est permis d’entretenir, non pour une défense improbable autant qu’impossible, mais afin de nous permettre de saluer ceux qui passent en nous saluant, se mirent à faire entendre leurs voix trop longtemps comprimées.

Les bâtiments publics, notamment le phare et le palais du gouvernement, étaient pavoisés, et notre entrée dans la cour de ce palais, au milieu d’une double haie de cipayes présentant les armes, fut honorée d’une batterie de tambours.

L’ordonnateur nous reçut avec une grâce parfaite. Sa