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reconnoit encore aux ruines, par où elle perdît ſa ſimplicité, qui auroit mieux annoncé ſon Antiquité & ſa Sainteté[1], & le Temple des Muſes, dont le lieu portoit également le nom, comme on le voit par ce vers de Martial, où il dit qu’un cheval qui devoit le porter à Bovilles qui étoit à dix milles, eut voulu s’arrêter aux Muſes, qui ne ſe trouvoient qu’à coté du III.[2]. On avoit joint ainsi Égérie & les Muſes parcequ’on croioit qu’elles s’étoient partagé l’inſtruction de Numa, qui en effet ſe rendoit dans ce lieu toutes les fois qu’il avoit à propoſer aux Romains quelque loi qu’il vouloit qu’il ne rejettaſſent point[3]. D’après la certitude du Temple des Muſes dans ce lieu, on ne doit point faire de difficulté de le reconnoitre dans l’antique Édifice dont on a fait

  1. In Vallem Aegeriæ deſcendimus & ſpeluncas
    Diſſìmiles veris : quanto præſtantius eſſet
    Numen aquæ viridi ſi margine clauderet undas
    Herba, nec ingenuum violarent marmora Tophum.
                   Juven. sat. III.

  2. Cum curtere debeas Bovillas
    Interjungere quæris ad Camœnas.
                Martial lib. II. epigr. 6.

  3. Conjuge qui fœlix Nympha ducibuſque Camœnis.
                    Ovid. Metamorph. lib. XV. verſ. 482.