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anciens rendent au peuple Sabin, on en chercheroit envain qui lui attribuaſſent quelque Vice ſi l’on ne prend pour tel la ſévérité qui fut ainſi nommée d’une de leurs Villes qui s’appeloit Mons-Severus ; & qui dut être portée bienloin par une autre, qui étoit Tetrica, puiſque c’eſt de ſon nom que fut compoſée cette qualification latine, qui exprime une rigidité portée hors des bornes. On voit par ces traits même que ſi les Sabins eurent des vices, ce ne furent que ceux qui ſont moins des défauts, que des excés des Vertus.

Le Peuple Sabin n’aima ainſi la Vertu que pour la Vertu même. Auſſi, bien différent de pluſieurs autres peuples qui ne la cultivèrent que dans les tems ou elle étoit néceſſaire à leur ambition, on le vit en avoir un ſoin égal dans tous ſes états : & ce qui eſt une preuve plus grande de ſon amour conſtant pour elle, c’eſt qu’il ne s’en départit point dans le tems qu’elle fut entièrement abandonnée dans l’Empire dont il étoit dévenu ſujet, quoiqu’il l’y vit traiter de ruſticité. On ſe rapelle l’épigrame de Catulle ſur ſa Maiſon de Campagne qu’il auroit régardé