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pas ſeulement ſolide, conſiſtant dans l’étude continuelle de tout ce qu’il y avoit de vertus & de moiens de les aquérir[1], mais elle fut des plus pures & des plus parfaites. Il n’embraſſa la Philoſophie que pour elle même ; & content d’être Philoſophe, loin d’en affecter la profeſſion, il crut que c’eut été ne l’être pas, que de deſirer de le paroitre. L’ardeur des vérités Philoſophiques l’emportoit à la vété quelquefois juſqu’à les pratiquer dans la rigueur des Philoſophes les plus outrés dans le monde. Mais la reflexion le ramenoit à la maxime que c’eſt moins l’uſage que 1’abus des choſes du monde qui les rend contraires à la Sageſſe ; & il aprouvoit la replique faite par Ariſtippe à Diogéne qui lui avoit dit, qu’on ne l’auroit pas vu auprès des Rois s’il avoit ſu ſe contenter de légumes ; que lui ſon Çenſeur au contraire auroit pour ſes légumes encore plus d’eloignement, s’il eut ſu être auprès des Rois[2]. Le mé-

  1. Nunc itaque et verſus, et cætera ludicra pono.

    Quid verum atque decens curo & rogo & omnis
               in hoc sum. Id. lib. I. ep. 1.

  2. Nunc agilis fio, et merſor civilibus undis,
    Virtutis veræ cuſtos rigiduſque ſatelles :
    Nunc in Ariſtippi furtim præcepta relabor
    Et mihi res, non me rebus ſubjmittere conor. Hor. lib. I. ep. 1.