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Ce fait paroit à la vérité un paradoxe, puiſque les airs ordinaires ne ſe corrompent par rien tant que par l’habitation à cauſe de tout ce qu’elle entraine, comme on en voit une preuve dans le changement réglé que font Nos Princes de leurs maiſons roïales, qui a pour principal objet de faire diſſiper en chacune par l’abſence, le mauvais air qu’on croit que la préſence d’une ſi nombreuſe Cour y produit. Mais l’exemple ne prouveroit ſinon qu’il en eſt tout différemment d’un air pur par lui même & de celui qui renferme en soi des principes qui le rendent peu ſain. La Nature a du pourvoir à ce dernier d’une manière particulière, & elle n’a pas pu le faire d’une manière plus digne d’elle que par le moïen que les expériences que j’ai rapporté démontrent, c’eſt-à dire, par l’habitation . Je ne dirai pas que cette habitation peut fournir au mauvais air un réméde juſques par le fumier & les excrémens même dont les Eſpagnols jugent les ſels ſi ſalubres. Je me bornerai à expoſer qu’elle peut oter la force à la cauſe de mauvais air, ſoit qu’on la conſidère dans ces exhalaiſons que j’ai dit le produire eſſentiellement, ſoit dans la putréfaction