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ce diſcours un homme fort entêté de la vertu de la pouſſière des Écoles qui ne produit ſouvent que de vains pedans, & qui a peu idée de celle des Camps, qui donne infailliblement plus de ſolidité par ce qu’on n’y raiſonne pas mal impunément. Il ne voit pas en conſéquence l’éloge qu’il faiſoit de la Carte en voulant la déprimer, lorſqu’il dit, qu’elle eſt moins une Géographie faite par un prétendu Savant, qu’une de ces Topographies qui font à l’uſage de ceux qui conduiſent des Armées. Pour ſe former une idée de celles-ci, il ſuffit d’entendre Vegéce dans l’endroit, où il en parle comme de la première choſe dont un Général doit ſe pourvoir. Il faut, dit-il, qu’il ſoit muni dabord des Itinéraires les plus exacts & le plus détaillés de tous les Païs qui doivent être le Théâtre de la Guerre ; qu’il en connoiſſe non ſeulement les grandes routes avec leurs diſtances & leurs qualités, mais encore les chemins de traverſe les Monts & les Rivières qui peuvent s’y rencontrer ; enſorte que les Généraux les plus aviſés ne ſe ſont pas bornés à ſe les faire décrire, mais ſe les ſont fait repréſenter en figure, afin de les reconnoitre dans le beſoin, non ſeulement par le