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ne les Romains même penſoient que les Divinités pour leſquelles ils la prennoient, n’en étoient que de parcelles, d’après une manière de parler d’uſage pour exprimer le prix qu’on met aux choſes qu’on n’eſpère pas. Je vous promets, diſoit-on, Vacune toute entière[1].

Quoique les Romains par là rapportaſſent Vacune à beaucoup de leurs Divinités, c’eſt à la Victoire qu’ils durent ſur tout s’arrêter, parcequ’elle ne put pas manquer d’être trouvée la matière & l’objet des vœux plus ordinaires & plus ardens à Vacune non ſeulement à cauſe de ſon beſoin plus fréquent fondé ſur les guerres continuelles, mais encore pour les raiſons déja touchées, qu’au propre elle étoit un bien dont dépendoit la garde & la conſervation de tous les autres, & qu’au moral elle étoit tous les biens de l’ordre le plus précieux. C’eſt auſſi la Victoire que Varron dit determinémment qu’on devoit reconnoitre dans Vacune, ainſi qu’on le voit dans le texte. Son témoignage ne peut être plus concluant dans notre objet. Car ou il exprime ce

  1. Quas ſi ſolveris, o Poeta, nugas
    Totam trado cibi ſimul Vacunam.
               Auſon. Epiſt. IV. Theoni.