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te, ſoit d’après Pline, qui ne s’explique touchant cette Divinité antique : mais tout ce qu’on trouve chez eux avec une uniformité qui revolte, parcequ’on ne lit tant de livres qu’afin que les uns ſupléent aux autres, c’eſt que Vacune fut la Déesse Patrone des Oiſifs & de l’Oiſiveté. C’eſt en même tems qu’on ſait qu’elle fut une Déeſſe Sabine, ignorer bien profondément quels hommes furent les Sabins. Les plus legéres notions d’un tel Peuple qui par principe ne fit ſes délices que des plus durs travaux, écarte ſi loin la penſée que la Déeſſe des Fainéans ait pu être ſa principale Divinité, qu’on peut aſſurer ſans crainte de ſe tromper, qu’il ne jugea pas digne d’un grain de ſon encens cette Divinité greque à laquelle il eſt dit qu’Eſchine arrivant à Rhodes choiſie pour lieu de ſon exil ſacrifia[1] qui revenoit à celles qu’Arnobe reproche aux Romains d’avoir adoré ſous le nom de Pauſes[2]. L’idée en effet, que Vacune ait été telle qu’on dit, ridiculement avancée par des gens peu au fait du génie & du caractère Sa-

  1. Ἔθυε ἡσυχιᾷ ϰαι Μυσαις.. Philoſtr. de Vit. Sophiſt. in Æſch.
  2. Pauſos reverentur atque Bellouas. Arnob. Adv. Gent. lib. I.