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L’Hymèle les aquiert & les perd ſucceſſivement. J’ai cherché la cauſe d’un tel phénomène & je crois l’avoir trouvée dans le Vélin qui coule dans la Vallée formée en partie par les Montagnes dont l’Hymèle tire ſa ſource. Cette rivière, dont il a été tant parlé, par la vertu pétrifiante qui lui vient des ſouffres dont elle est empreignée, ne travaille qu’à rélever la barrière abbatue par Curius pour la première fois. Ses ondes croiſſent dans la Vallée à meſure que l’iſſue par la Caſcade s’en diminue. Elles s’y étoient multipliées de telle ſorte il y a environ un ſiécle , que cela obligea les Papes à renouveler le travail du Conſul comme on le voit par les Médailles de Paul III. & de Clem. VIII. Or c’eſt lorſque le Vélin menaçoit ainſi de couvrir de nouveau la Vallée Réatine, qu’on put faire ſur l’Hymèle ces moulins qui marquent l’eau dont elle abondoit. Cela nous aprend & que c’eſt du Vélin que l’Hymèle tire ſa ſource, & que celui-ci ne la lui fournît que lorſqu’il s’éleve à une certaine hauteur : qu’elle n’eſt par conséquent qu’un émiſſaire ſecret & naturel que l’émiſſaire ouvrage de l’art rend oiſif.