Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 2.djvu/55

Le texte de cette page n’a pas pu être entièrement corrigé, à cause d’un problème décrit en page de discussion.

[Texte manquant]
cette notice n’a beſoin que d’être réduite à ſes termes exacts & précis. L’autorité de l’ancien Grammairien que Kircher Ad Caput Ferentina quod eſt ſub Monto Albano. Feſtus Lib. IV. v. prætor.ſe contente de nommer eſt réelle : & la preuve que le pied du Mont d’Albe dont elle parle eſt partie de Marino c’eſt que ce ne que là que ſe voit la ſource qui caractériſa, & nomma Ferentum. Cette ſource n’eſt pas cependant à Marino même comme le dit Kircher. La grande Fontaine de la deſcentede Marino dans le chemin d’Albano, qu’il a pris pour cette ſource n’en eſt que le ruiſſeau, formé là en fontaine publique. La ſource même eſt pres d’un mille plus haut vers la tête de la Vallée. C’eſt là qu’on la voit avec cette beauté, cette bonté, & cette abondance dont j’aurai occaſion de parler, & ſous un nom peu différent de l’ancien, puiſque c’eſt celui de Capo d’Aqua. C’eſt donc là où fut ſituée la Ville d’où datèrent tant de reſolutions illuſtres.

Cette ſituation paroit recevoir un peu de difficulté du trait de ce Tullus, qui après avoir induit les Romains à faire vider leur Ville aux Volsques venus à une fête alla attendre ceux-ci à Ferentum pour les engager à ne pas laiſſer cet affront impuni. Il porte qu’il ne choiſit ce lieu, que parcequ’il ſe trouvait ſur le chemin par le Prægreſſus Tullus ad Caput Ferentinæ ut quiſque venir et, excipient &c. Tit. Liv. lib. II. n. 38..quel les Volsques s’en retournaient chez eux. Le pays Volsque était ſur la côte de la Mer. Suetia Pometia qui eſt ſitué dans le pays qui a été inondé depuis par les marais Pomptins en était la Capitale. Le chemin en était par la voïe Appienne, & par conſéquent non par l’endroit où eſt Marino mais par celui où eſt Albano. Cette conſideration m’a engagé de parcourir bien exactement tout le pied du Mont d’ Albe de ce coté là, pour voir ſi je trouverais la ſource fameuſe qui donnait le nom à Ferentum & dans les eaux de laquelle Tarquin fit périr ſi miſerablement l’infortuné Herdonius ; mais inutilement. Je ſuis retourné d’autant plus facilement au Capo d’Aqua que j’ai fait réflexion qu’il ſe trouve dans une Vallée dont la tête touche le chemin moderne de Naples qui paſſe par Velletri, que j’ai dit être l’ancienne Velitres qui était une des Villes Volsques les plus conſiderables : que Ferentum dut ſe trouver juſtement ſur ce chemin, & que le défaut de Ferentum de ne pas être ſur le plus grand chemin Volsque étoit compenſé par la qualité du lieu qui était, celui où couroient les Alliés de Rome qui laiſſoient ébranler leur fidélité comme nous en avons un grand nombre d’exemples qui confirment ce que je dirai que c’eſt Ferentum qui continua à être le Siège des Aſſemblées politiques tout le tems qu’elles eurent lieu.


XV. Toutes ces Villes Latines avoient leur origine d’Albe.

Telles étoient les Villes du Latium auquelles Voïez-les chez Pline. Liv. III. Ch. 5.on pouroit en joindre beaucoup d’autres, qui ne ſont pas nommées dans le texte de Denis, ou parcequ’elles avoient deja été détruites, ou parcequ’elles n’avoient pas voix dans l’aſſemblée générale pour n’avoir jamais eu, ou pour avoir perdu l’indépendance requiſe.

Toutes ces Villes devoient à Albe tout ce qu’elles étoient. La plupart tenoient d’elle la naiſſance même pour avoir été formées par ſes Colonies ; & les autres lui étoient redevables au moins de leurs progrés. Rome même lui rapportoit & lui devoit en effet ſon origine non ſeulement à cauſe de Rémus & de Romulus ſes fondateurs iſſus de Rois d’Albe, mais encore à raiſon des ſes prémiers habitans qui quoique ramaſſés l’étoient ſur tout de la même Ville. Avec l’être toutes ces Colonies avoient reçu de leur Métropole, la Religion, & les autres mœurs publiques & particulieres.