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Découv. de la Maison

action par les nombreux Phenomènes, que j’ai dit qu’on y voit.

Ce n’eſt là encore que la Terre de Baïes. Si de belles Eaux ſont jugées avec raiſon, un ornement qui donne l’ame aux Campagnes, quelle idée ne devons nous pas avoir, de celle pour la quelle le Golfe qui porte ſon nom n’étoit qu’un vaſte baſſin auquel les Seins, & les Lacs que j’ai dit ſervoient de riche accompagnement ?

Les Romains ne pouvoient que trouver dans tant de qualités le plus beau champ du premier de leurs gouts ; L’objèt du ſecond s’y offroit d’une manière plus riche encore.

Ils ſembloient ne pouvoir bien ſe livrer à tout leur penchant dans ce nouveau genre qu’à Rome ; ſoit à cauſe de l’abondance d’eau[1] qu’on y avoit, soit à cause de

  1. Rome par elle-même étoit très-diſeteuſe d’eau. Son Tibre appellé blond par Horace (Flavus Tiberis) n’eſt qu’un blond sale rendu tel par le limon qu’il traîne. Les ſources y ſont également médiocres, & rares. Mais ce défaut d’eaux propres y fut admirablement ſupléé par les eaux étrangères qu’on y conduiſit d’où qu’elles se trouvaſſent. L’eau Martia, par exemple le plus précieux don que les Cieux euſſent fait à Rome ſelon un Ancien, eut beau être au dela du Lac Fucin c’eſt-à-dire à plus de 70. Milles, dont 60. étoient d’affreuſes Montagnes, un Aqueduc de la plus ſuperbe Structure n’alla