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des Parthes, qui étant alors de mauvaise intelligence avec les Romains, le reçut fort bien, & se prépara à le rétablir par les armes. Il met cette aventure sous Tite, vers l’an 80, s’il ne se trompe point. Il faut distinguer ce Terentius Maximus d’un autre fourbe dont on ignoroit la qualité, & sans doute aussi le nom, lequel s’étant fait passer pour Néron, vers l’an 88, fut encore très-bien reçu des Parthes, qui lui donnerent de puissans secours, & ne le remirent qu’avec beaucoup de peine entre les mains de Domitien.

Des bruits non moins ridicules que les aventures des faux Nérons, se perpétuerent long-tems. Ce qu’il y a d’étrange, c’est qu’à la fin du troisieme & quatrieme siecle, c’étoit une opinion assez commune dans l’église que Néron paroîtroit de nouveau pour être l’Anté-Christ, ou pour régner dans l’Occident, & y rétablir l’idolâtrie, en même tems que l’ante-Christ se feroit adorer dans l’Orient. C’est l’opinion que Sulpice Sévere attribue à S. Martin : opinion absurde, & qui ne fait pas honneur aux lumieres de ce saint. Les uns croyoient que Dieu le ressusciteroit sous un autre nom, apparemment pour le rendre moins