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Aldavid avec un autre imposteur, fils de David, dont parle une ancienne chronique. Ce dernier, étoit Persan, comme l’autre, & parut au treizieme siecle. Les Juifs, qui le regardoient comme leur roi, formerent une grande armée sous ses ordres ; mais l’historien attribue un dessein si extravagant à cette armée, que je doute de la narration. Il vouloit, dit-on, venir de Perse à Cologne, prendre trois magiciens de la nation qui devoient y être ; ils avoient déja couru quelques provinces voisines de la Perse, lorsqu’ils furent obligés de retourner chez eux, sans qu’on sache ce que ces hommes, qu’on disoit être d’une prodigieuse stature, devinrent, ni même ce qu’ils avoient fait ; on dit seulement qu’ils se flattoient hautement de l’espérance d’une prochaine liberté, c’est pourquoi ils s’étoient fait un roi. Cette histoire me paroît fabuleuse, ou plutôt elle est formée sur les bruits qui se répandirent en Occident touchant les conquêtes que le faux messie Aldavid avoit déja faites dans la Perse. Les Juifs d’Allemagne qui avoient la crédulité ordinaire à la nation, s’imaginerent peut-être, & firent courir le bruit, que ce libérateur viendroit avec une armée du fonds de la Perse en Occi-