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à cette capitale du monde chrétien, ce prétendu marquis de Villeneuve se présenta chez l’ambassadeur de l’empereur, qui lui fit avoir de l’emploi dans les troupes de son maître ; il devint officier général. Il fut appellé par les Vénitiens, & nommé généralissime de leurs troupes ; il commanda en cette qualité au siege de Candie : c’est de-là qu’il envoya son portrait enrichi de diamans au comte de Tourretes & au marquis de Vence. Il fit présent à la ville de Fréjus de son portrait équestre. On y lit cette inscription au bas : Il marchese de Villanova, per la serenissima republica de Venitia, generale de larme in Levante, anno Domini 1658, in Candia. Les armes de Villeneuve y sont pleines, & sans brisure.

Girardin, historien de la ville de Fréjus, dit : « Nos magistrats placerent ce portrait dans la maison-de-ville ».

Les gazettes de ce tems parlent de lui avec le plus grand éloge ; il triompha par ses actions héroïques, des ennemis de la république. On soupçonne peut être à tort que cet homme célebre fut empoisonné par les ordres de sa femme, qui, sans égard pour ses grandes qualités personnelles, & trop entêtée des chimeres de la naissance, fut irritée d’apprendre