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entrerent avec autant de fureur que de précipitation chez le roi, qui étoit seul avec la reine.

Cette illustre princesse ne s’effraya point à la lueur des armes, quoique déja teintes de sang, & fumantes encore du meurtre qui venoit d’être fait à la porte. Elle s’avança devant son mari avec un courage & une fermeté héroïques, & lui fit une garde de fa personne ; mais la partie étoit trop foible ; & la fidélité abandonnée & sans armes, pouvoit-elle résister à la foule, & vaincre la fureur armée ?

Le roi étant renversé par terre, la reine se jette sur lui, le couvre de son corps, pour n’avoir pas la douleur de survivre à son mari, & pour recevoir la premiere le coup de la mort. Son sexe ne fut point respecté ; ces barbares insensibles à tant de vertus, lui porterent deux coups sur le corps du roi, & l’en arracherent enfin avec violence. Ce prince infortuné rendit les derniers soupirs dans les larmes & dans le sang de son illustre épouse. L’auteur de cet exécrable parricide, & ceux