Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Otanes ne se contenta pas de cette réponse, il lui fit dire de s’informer d’Atosse, à qui son propre frere devoit être connu, si c’étoit lui ou non. Elle répondit que le roi, quel qu’il fût, du premier jour qu’il étoit monté sur le trône, avoit distribué ses femmes dans des appartemens séparés, afin qu’elles ne pussent avoir entr’elles aucune communication, & qu’ainsi il ne pouvoit approcher d’Atosse pour savoir d’elle ce qu’il souhaitoit. La curiosité inquiete d’Otanes n’étoit point satisfaite ; il engagea sa fille à s’éclaircir du fait, & à examiner adroitement si Smerdis avoit des oreilles, lorsqu’il seroit avec elle la nuit, & qu’il dormiroit d’un profond sommeil. Il ajouta qu’en cas que ce fût le mage, à qui Cyrus avoit fait couper autrefois les oreilles pour des crimes dont il avoit été convaincu, il n’étoit digne d’elle, ni de la couronne.

Phédime promit d’exécuter les ordres de son pere, au péril de sa vie, lorsqu’elle seroit destinée à partager le lit de l’imposteur. En effet, elle profita de la premiere occasion pour s’assurer du fait ; & s’étant apperçue que le prétendu roi avec qui elle avoit couché n’avoit point d’oreilles, elle en avertit son pere, & la