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que la pourpre. C’étoit la réponse la plus sage qu’il pût leur faire, vu l’état obscur qu’il avoir embrassé.

Pendant qu’il étoit à Paris, il reçut des lettres de tous les patriarches Grecs, & du fils du prince de Valachie. On lui envoya même un Arménien pour l’exhorter à prendre les armes contre son frere Mahomet, & on lui promettoit les secours de plusieurs nations. Ces lettres l’engagerent à jouer un rôle dans la guerre que les Vénitiens avoient avec les Turcs.

Ayant donc pris conseil de l’ambassadeur de cette république, il partit de Paris pour Venise le 27 Juillet 1667. Il fut reçu du sénat avec de grands honneurs, & on lui témoigna beaucoup de reconnoissance du dessein qu’il avoit d’aller à Candie assiégée par les Turcs. Il se rendit à Rome le 10 Janvier 1668, pour recevoir les avis du nouveau pape Clement IX. Ayant obtenu sa permission, il s’embarqua pour Candie, sur les galeres de Venise. Il tenta inutilement de corrompre le grand-Visir, quoiqu’il se fût flatté d’en venir à bout. Le mépris que ce dernier avoit conçu pour sa personne & pour son froc, fit sans doute échouer son projet.