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flotte, qui envoya à Portolongone les bleds qu’elle venoit de prendre sur les ennemis.

Cet abandon ne lui fit pas perdre courage ; son application, son activité, sa vigilance, suppléerent à ce qui lui manquoit d’ailleurs. Il se menagea avec tant d’adresse, que les Espagnols étoient au moment de se retirer, lorsqu’il succomba sous la trahison de ceux à qui il donnoit sa confiance. Don Juan d’Autriche, qui avoit toujours entretenu des intelligences dans la ville, gagna l’officier qui gardoit la porte d’Albe. Cet homme rendit son poste un jour que le duc de Guise sortoit de la ville pour aller s’emparer de la petite ville de Nisita. Les Espagnols entroient dans Naples par une porte, tandis qu’il sortoit par une autre. Le peuple fut bientôt soumis, & le duc fait prisonnier, avec la douleur d’avoir été trahi par ceux qui l’avoient appellé.

Gennare étoit du nombre de ceux qui livrerent la ville aux Espagnols ; mais il éprouva bientôt que les paroles que les souverains donnent aux peuples rébelles, d’oublier le passé, ne sont pas fort sûres. Lorsque les Espagnols crurent n’avoir plus rien à craindre de la fureur du peuple, ils prirent occasion de quelques