Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cosaques qui étoient encore à Catuga. On lui livra le duc Zarveki, la grande-duchesse Marie & son prétendu fils ; le premier fut empalé, & les deux autres, jettés dans la riviere, sous la glace, & noyés.

Cet exemple auroit dû faire éclipser les imposteurs ; il n’étoit pas même vraisemblable qu’il s’en présentât encore ; mais le démon de l’ambition en suscita un troisieme : c’étoit une espece de scribe qui, prenant le nom de Demetrius, fit répandre le bruit qu’il s’étoit sauvé des mains du tyran Boris, de l’usurpateur Zuski, mais encore qu’il avoit échappé à la fureur des Tartares. Quelque ridicule que fût cette fable, elle fut du goût de ce peuple grossier.

Ce nouveau Demetrius étoit hardi, entreprenant, & ne manquoit ni d’esprit ni de conduite. Il ramassa d’abord une centaine de Russiens, reste infortuné des dernieres guerres : plusieurs personnes de la lie du peuple se joignirent à lui. Son parti étant devenu considérable, il se mit en campagne ; & après avoir fait publier un manifeste pour exhorter ses fideles sujets à le reconnoître, il marcha vers Novogorod, où la