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édit par lequel ils déclaroient le trône vacant ; ils envoyerent ensuite de nouveaux députés au camp de l’imposteur, pour avertir les officiers & les soldats de ce qu’ils venoient de faire. On proposa de chasser leur czar, & de venir avec eux en élire un nouveau. Ceux-ci leur répondirent qu’ils ne se laisseroient point entraîner au mauvais exemple, & que si, contre la foi donnée & la foi reçue, ils avoient déposé leur souverain, ils ne devoient pas espérer de trouver de complices de ce crime. Cette réponse, toute sensée qu’elle étoit, ne fut pas capable de faire rentrer les Boyards dans leur devoir ; ils firent conduire Basile Zuski dans le couvent de Czeudon. Lorsqu’il y fut arrivé, l’archimandrite, selon la coutume usitée à l’égard de ceux qui embrassent la vie monastique, lui demanda ce qu’il vouloit ; Basile qui, de la puissance suprême alloit passer à l’état le plus obscur, lui répondit qu’il ne vouloit rien : un seigneur qui étoit présent répondit à l’archimandrite pour Zuski, & dit qu’il demandoit l’habit religieux, & on le fit moine malgré lui. Le même jour on conduisit la czarine dans un couvent de religieuses, où on la força de prononcer ses vœux. On