Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/298

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se fussent déclarées si ouvertement pour lui, si elles n’avoient pas été convaincues de la vérité de fa naissance. Mais on sait assez combien il est facile dans un pays de révolutions, tel que la Russie, qu’un imposteur soit reconnu par ceux même qui sont persuadés de son imposture. L’intérêt, l’aiman des vils mortels, les a toujours fait déclarer pour ou contre dans un parti. Quant aux marques que le czar momentané avoit sur le visage, elles étoient l’effet du hasard ou de l’artifice.

L’imposture de Griska fut le germe de plusieurs autres ; divers fourbes se présenterent après celui dont nous venons de parler. M. de Voltaire a bien raison de dire dans son Histoire de la Russie, que moins les peuples sont policés, plus il est facile de leur en imposer.

Le premier de ces imposteurs ne se montroit jamais : ce n’étoit qu’une machine dont les ressorts étoient cachés. George Schacopski, garde du grand sceau de Moscovie, voyant sa patrie toute en desordre après la cruelle mort de Griska, & sentant bien qu’on immolerait à la tranquillité publique tous ceux qui lui avoient été attachés, cher-