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aux deux rois pour la paix ; mais elle fut retardée par la demande d’Henri, qui vouloit que Perkin lui fût livré entre les mains, & qu’il ne put obtenir. Le roi d’Écosse néanmoins ayant engagé l’imposteur à chercher un asyle hors des terres de fa domination, les deux rois furent bientôt de bonne intelligence : on fit une treve, & Perkin fut contraint de se retirer avec sa femme encore une fois chez les Irlandois. Henri venoit d’ailleurs de conclure un traité avec l’archiduc, portant expressément que Perkin ne seroit plus toléré en Flandre, même sur les terres données en douaire à la duchesse de Bourgogne.

Perkin ne pouvoit demeurer en Irlande, alors soumise au roi légitime, qu’errant obscur & inconnu. Cet état d’abandon auroit dû lui faire perdre de vue ses projets ; mais à force de vouloir persuader aux autres qu’il étoit le duc d’Yorck, il sembloit se l’être persuadé à lui-même. La sédition de Cornouaille ayant recommencé, il eut des nouveaux motifs à espérer. Les rebelles députerent à Richard IV (c’étoit le nom que prenoit l’imposteur) ; ils lui persuaderent de passer le détroit qui les séparoit de lui, &