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vince de Northumberland. À peine Perkin y fut-il entré, qu’il publia, sous le nom de Richard IV, un édit de proscription contre Henri : il y mettoit sa tête à prix, & promettoit de grandes recompenses à ceux qui contribueroient avec lui à chasser du trône le tyran d’Angleterre : c’étoit le nom que ce fourbe téméraire lui donnoit.

Cet édit n’auroit été que ridicule, si une sédition excitée dans la province de Cornouaille, à l’occasion d’un subside qu’exigeoit Henri, ne l’avoit fait valoir. Un serrurier & un docteur en droit se mirent à la tête des mutins, avec le baron Andley. Cette révolte occupa pendant quelque mois les armes de Henri ; mais enfin les trois chefs furent pris & punis de mort. Le roi pardonna aisément au peuple, mettant, dit Bacon, de la différence entre un soulevement que cause la pauvreté, & celui que produit l’esprit de révolte.

La guerre d’Écosse que l’émotion de Cornouaille rendoit assez vive, languit bientôt, quand on apprit cette défaite des mutins. Ferdinand, roi d’Aragon & de Castille, qui vouloit menager les liaisons qu’il prit depuis avec Henri, envoya alors un ambassadeur offrir sa médiation