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d’Yorck, quoique personne ne le crût tel ; il fut reconnu de si bonne foi en Angleterre, que Georges de Neville, Jean Tayler & plus de cent personnes avec eux, passerent la mer pour le joindre. La paix des couronnes fit évanouir les espérances que la faction de Perkin avoit fondées sur l’appui de Charles ; Henri ne put à la vérité obtenir de ce prince qu’il le lui mît entre les mains ; mais il fallut que l’imposteur allât chercher un autre théâtre pour jouer le dernier acte de fa comédie.

La cour de la duchesse de Bourgogne étoit pour lui un asyle ouvert : il s’y retira, en demandant la protection de cette princesse, comme s’il ne l’eût jamais connue, & comme l’unique refuge du sang d’Yorck dont il se disoit. La duchesse, de son côté, le questionna publiquement, comme si elle eût craint d’être trompée, & de trouver en Perkin un autre Simnel. Dès qu’elle feignit d’être satisfaite, elle se récria, en rendant graces au ciel du soin qu’il avoit pris de la conservation d’un prince innocent : elle l’embrassa, l’appella son neveu, & lui donna le joli nom de la Rose blanche d’Angleterre, & lui fit de pensions convenables à un si haut rang.