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offrandes. Ce fourbe, nommé Richard Simondi, demeuroit à Oxford, où il avoit un pupille qu’on appelloit Lambert Simnel. C’étoit un jeune homme d’environ quinze ans, qui annonçoit toutes les dispositions à bien jouer le personnage d’Édouard Plantagenet, comte de Warwick, neveu d’Édouard IV. Ce prince, le dernier de sa race, donnant des ombrages à Henri VII, étoit détenu prisonnier dans la tour de Londres. Le peuple voyoit avec peine le seul mâle de la maison d’Yorck privé de la liberté ; delà cette histoire qui, quoique très-vraie, ne paroît pas vraisemblable. Ce qui paroît incroyable, c’est qu’un homme qui ne connoissoit pas le comte de Warwick, ait pu se mettre dans la tête d’apprendre à un autre à le contrefaire, & à répondre à propos à toutes les questions qu’il prévoyoit bien qu’on lui feroit. Le prince n’étoit pas un enfant enlevé & caché au berceau ; il avoit passé jusqu’à l’âge de dix ans à la cour du roi Édouard IV, son oncle. Il paroissoit impossible que quelqu’un ne l’eût pas connu, & n’en eût pas encore au moins quelques traits présens à l’esprit. Malgré tout cela, le prêtre d’Oxford ne desespéra pas de réussir dans son entreprise, & il la