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L’imposteur étant arrivé avec ses compagnons de voyage au lieu où il devoit s’embarquer, n’eut pas l’indiscrétion de les exposer au même danger ; il les laissa au port, après avoir pris à la dérobée ses richesses. Les moines quoique trompés & abusés, s’obstinerent à le suivre : ils allerent à Rome, où l’on apprit que le faux patriarche étoit un imposteur, & qu’il y étoit reconnu depuis long-tems à ce titre. On ignore la fin de cet aventurier, elle fut sans doute conforme à sa vie.

L’imposture de Paul Tigrin s’est renouvellée plus d’une fois, & rien n’étoit plus commun autrefois que de voir des évêques, & des patriarches Grecs, ou du moins des fourbes qui en prenoient le nom, venir sous prétexte de se réunir aux Latins, lever un impôt sur les peuples catholiques. Mais on a été trompé si souvent, qu’il est difficile à présent de faire des dupes. D’ailleurs les Gouvernements étant plus éclairés, on ne permet pas aux charlatans de s’enrichir aux dépens des imbéciles.