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flatteuses, où il l’appelloit chevalier senateur Romain, & l’exhortoit à profiter de ses infortunes passées, & d’employer tout son pouvoir à maintenir la justice.

Rienzi instruit à l’école du malheur, se conduisit pendant quelque tems assez bien. Pour intimider les mutins, il fit mourir un frere hospitalier nommé Modal ou Montréal qui fomentoit depuis longtems les troubles d’Italie, & qui avoit commis quantité de crimes. Il eut la tête tranchée le 29 Août ; mais Rienzi ayant traité de même Pandolfe Pandolfucci, homme de mérite, vieillard respectable, qui avoit beaucoup de crédit auprès du peuple, cette mort injuste donna occasion aux grands qui craignoient Rienzi, d’animer les citoyens contre lui.

Le 8 d’Octobre sur les trois heures après midi, le peuple transporté de fureur prend les armes, & court au capitole en criant tue, tue. Rienzi surpris se mit à une fenêtre, tenant le gonfanon du peuple, & le secouant dehors, il commença à crier, vive le peuple ; mais le peuple tiroit des fleches contre lui, & demandoit sa mort à grands cris. Il soutint cet assaut jusqu’au soir, mais voyant que cette populace s’aigrissoit, &