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fit du siege de la religion un siege d’orgueil, de tyrannie & de brigandage, & qu’à la faveur de la puissance spirituelle on a établi souverainement la temporelle, le pape osoit dire que l’élection de l’empereur lui appartenoit. Il est vrai qu’aujourd’hui la cour de Rome ne s’aviseroit pas de tenir ce langage, & qu’elle ne s’arroge plus les droits des princes catholiques. Pourquoi ? parce qu’on ne le souffriroit pas, & que les yeux sont dessillés.

Le nouveau tribun créa alors un conseil, qu’il nomma la chambre de justice & de paix ; il choisit les plus gens de bien parmi le peuple, pour en remplir les places ; il les chargea de purger Rome de tous les gens de mauvaise vie, & répandit ainsi la terreur de son nom ; il porta ses vues encore plus loin, & ne désespéra pas de se rendre maître du reste de l’Italie ; il envoya à cet effet de tous côtés des courriers qui n’avoient en main qu’une simple baguette argentée, & qui dès qu’on voyoit paroître cette marque de leur commission, étoient reçus par-tout avec honneur.

Pour se conserver dans ce poste, il fit fortifier son palais, & forma un corps de mille 660 hommes pour sa sûreté. Jean de Vic, gouverneur de Viterbe,